dimanche 4 mars 2007

...mendicité.

Je ne suis pas certaine qu'il y ait à Aguascalientes plus de mendiants qu’à Paris ou que l'été sur la Côte d'Azur, mais ils me mettent nettement plus mal à l'aise.

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D'abord très souvent ce sont des Indiens. Ou plutôt des Indiennes, avec leurs enfants. Les bébés dans le dos, les autres assis toute la journée dans la poussière et les gaz d’échappement. On les appelle les "Marias", ne me demandez surtout pas pourquoi...Parfois les enfants plus âgés sont seuls et font un peu de jonglage.

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Ceux qui visiblement ne sont pas indiens sont la plupart du temps soit des vieux, soit des handicapés. Il y a longtemps eu, au carrefour juste à coté de chez moi, le type sans mains... Il parait qu'il s'est suicidé. Il a été remplacé par un type sans jambes mais en fauteuil roulant.

Ma mauvaise conscience me pousse à donner quelques pesos (de préférence aux handicapés). Mais ici circulent plein de rumeurs, comme quoi en fait ils sont tous contrôlés par une sorte de mafia qui récupère tous les dons, ne leur laissant que le strict minimum pour survivre. Que tous les soirs ils sont récupérés et ramenés dans un lieu non défini où ils sont enfermés pour la nuit…
Il m'arrive aussi de donner un petit jus, une briquette de lait ou une barre de céréales aux gamins. Même si c'est la mère qui parfois se l'approprie. Ou bien des jeux que mes enfants n'utilisaient plus ou des vêtements usagés.

maria

Les Mexicains me disent de ne pas donner, que ça ne fait qu’entretenir le phénomène, mais je vois chaque jour des gens le faire. Et j'ai remarqué qu'au feu rouge, si la première voiture de la file donne, bien souvent les autres aussi: un effet d'entrainement sans doute.

Vraiment je ne sais pas quoi faire : je pourrais donner à une organisation « officielle » mais j’ai moyennement confiance. Je pourrais aussi aller voir si à l’église du coin ils ont un programme pour les pauvres mais je fréquente peu (et c’est un euphémisme…) l’église du coin. Alors je donne (ou pas, en fonction de mon humeur du jour) aux carrefours. Ca ne sert probablement à rien (encore qu’ici avec 10 pesos, soit les bons jours, ce qu’un mendiant peut se faire en 2 feux rouges, on peut manger un peu), à part à soulager ma mauvaise conscience.

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3 commentaires:

Anonyme a dit…

Epineux, en effet, je ressens le même dilemme: faire la charité ou entretenir le business... Mais comme il y a toujours un cas de doute, je finis par donner.

Anonyme a dit…

en général je donne, en évitant de me poser des questions, sinon....de toute façon, la mauvaise conscience reste inévitable, alors je fais avec, et puis comme tout le monde sans doute j'essaie de ne pas trop y penser....jusqu'au prochain.

E. a dit…

@ gryphon: Comme tout le monde finalement ;-) Donc le business a de l'avenir...

@ alf01: ce qui me touche le plus ce sont les gamins toute la journée dans la poussière, mais je sais bien que d'une certaine façon ça fait partie de la "mise en scène".