dimanche 30 septembre 2007

...cirage de pompes.

Dans la série "petits métiers en voie de disparition dans les pays développés", après le rempailleur je vous présente le cireur...

cireur

Celui-là a bien choisi son emplacement: dans une station automatique de lavage de voiture. Et donc pendant qu'une armée de laveurs s'affairent autours des voitures pour les sécher et les lustrer, les clients se succèdent sur sa chaise haute. Je me demande tout de même s'il n'a pas une commission à reverser à la station parce qu’un si bon "spot", ça vaut de l'or...

Je n'avais jamais assisté "en direct live" à un cirage de pompes du début à la fin: c'est assez long comme processus, pas loin de 15 minutes et bien 10 opérations différentes. Tout d'abord les chaussures sont lavées avec une petite éponge et une solution savonneuse. Puis elles sont séchées. Ensuite une première crème incolore est appliquée au pinceau puis lustrée.

cireur1


On passe ensuite au cirage étalé à la brosse. Au moins trois couches et entre chaque couche un polissage en règle. Et pour finir une nouvelle application de crème incolore et un dernier coup de chiffon pour que ca brille bien!

cireur2

Les prix ne sont pas affichés mais je dirais que tout ça doit couter dans les 25 pesos (un peu plus de 2 $ US)

Je rêve moi aussi d'aller m'assoir sur cette chaise haute et d'en repartir avec des godasses propres comme des sous neufs mais je crois que je briserais là un tabou social: je n'ai jamais vu au Mexique une seule femme en train de se faire cirer les pompes. Je n'ai jamais osé demander mais j'ai vraiment l'impression que ça ne se fait pas, allez savoir pourquoi!

jeudi 27 septembre 2007

...fleurs, oiseaux et araignée.

Ou plutôt de fleurs "oiseaux de paradis".

Fleur-oiseau

C'est la pleine saison en ce moment par ici et il y en a dans beaucoup de jardins, y compris le mien.
Ce n'est franchement pas une fleur que j'aime beaucoup mais il faut bien reconnaitre qu'elle est assez photogénique...même vieillissante!

Fleur-oiseau (2)

Ces belles couleurs, même l'araignée du coin les imite...

araignée

lundi 24 septembre 2007

...relativité.

L'autre jour j'étais chez ma coiffeuse/esthéticienne et plutôt que d'écouter une fois de plus ses histoires affreuses, j'avais pris une revue quelconque mais qui avait l'avantage d'être récente. En la feuilletant je suis tombée sur une photo de notre Président en train de faire son jogging avec son tee-shirt NYPD et ses nombreux gardes du corps. Je me suis donc attardée un peu sur cette page, histoire de lire la légende quand ma coiffeuse, qui regardait par dessus mon épaule m'a dit: "Ah lui, je l'adore." Un peu étonnée, je lui ai demandé des précisions. Et elle m'a alors montré, un peu plus bas sur la même page, une photo de Nicholas Cage.

J'ai éclaté de rire et lui ai expliqué que j'avais cru un instant qu'elle parlait de cet homme là, en lui montrant Sarko. Elle m'a répondu, d'un air dégouté: "Lui? Mais qui c'est ce "chaparrito" (tout petit homme)?". Quand je lui ai expliqué, en tentant de garder mon sérieux que c'était le Président de la République Française elle s'est sentie assez bête et gênée et pour rattraper le coup m'a dit: "Mouais, enfin quand je dis petit, ça doit être parce que ses gardes du corps sont grands..."

Mouais, ça doit être ça...;-)

mercredi 19 septembre 2007

...texmexitude.

Je suis très admirative du blog culinaire de Laurange "Saveurs mexicaines". Et je la soutiens fortement dans son combat contre les préjugés sur la cuisine mexicaine trop souvent assimilée en Europe et dans la partie septentrionale de l'Amérique du Nord avec la cuisine tex-mex. Mais pour avoir vécu des deux cotés de la frontière je ne suis pas tout à fait d'accord avec elle sur tous les points et m'autorise donc un droit de réponse....

D'abord je voudrais signaler que si effectivement les immigrés (particulièrement les sans-papiers) mexicains aux Etats-Unis ne sont pas toujours bien reçus (euphémisme) c'est plus une vue politique et surtout washingtonienne. Au Texas (et je suis presque certaine qu'en Californie c'est pareil) c'est plus compliqué que ça. En fait le Texas et son économie sont relativement dépendants de cette main d'œuvre bon marché et assez peu regardants sur la légalité des dits-immigrants. Et le Texas est un état bilingue, c'est à dire que par exemple dans les écoles tous les formulaires doivent être rédigés en anglais et en espagnol. Il en est de même pour les notices de sécurités dans les bâtiments officiels. Il ya des radios latinas, des chaines de télévisions latinas, de la presse en espagnol...On peut parfaitement vivre des années au Texas sans parler un mot d'anglais.

Ensuite Laurange explique que : "La cuisine tex-mex fusionne la cuisine texane et la cuisine mexicaine. Elle a été créée par les mexicains exilés aux Etats-Unis -les Chicanos- qui, ne trouvant pas les ingrédients traditionnels mexicains dans leur pays d'accueil**, ont composé avec des produits locaux et créé des variantes des spécialités mexicaines. La cuisine tex-mex (qui peut être excellente, pour peu qu'elle soit bien faite - mais est-il vraiment possible de trouver un bon tex-mex en France ?) a donc bien sûr un air mexicain, mais elle n'est sûrement pas authentiquement mexicaine."
Là non plus je ne suis pas d'accord: il est facile au Texas de trouver TOUS les produits mexicains. Soit dans des supermarchés spécialisés qui ont pignon sur rue, soit (à condition de parler espagnol ;-) ) dans des petites boutiques qui ne dépareraient pas les rues de n'importe quelle ville mexicaine.

tienditas2 tienditas3 tienditas1

Je pense que la cuisine tex-mex (ou cal-mex) est plus une invention des Américains qui ont voulu adapter à leur culture des plats importés par les Chicanos mais en plus rapide, en plus pratique. Pourquoi passer des heures à préparer un plat avec de la viande effilochée quand finalement le résultat n'est pas "si différent" en usant de la viande hachée? C'est typiquement le pragmatisme des Américains qui a donné naissance à cette cuisine un peu bâtarde mais qui, comme le souligne Laurange, peut être délicieuse aussi. (A condition d'éviter les enchiladas tex-mex en général noyées sous une tonne de fromage fondu et qui n'ont rien à voir avec ce que l'on peut trouver de ce coté-ci du Rio Grande ).

Et puis pour moi le chili con carne n'est pas un plat tex-mex: c'est un plat texan dont les Texans sont très fiers (oubliant un peu qu'à l'époque à laquelle le chili con carne aurait été inventé le Texas était mexicain...).


Quant aux nachos, il y a quelques temps dans une revue mexicaine j'avais trouvé un article intéressant sur leur histoire et m'étais promis de faire un billet, billet qui est passé à la trappe pour cause de vacances.

Ce snack mondialement connu que l'on trouve partout au Texas (et dans le reste des Etats-Unis probablement aussi) et maintenant dans pas mal d'endroits au Mexique (clubs de sport, plages, cinés, stades etc. etc.) vous en avez sûrement déjà mangé: du fromage fondu sur des chips de maïs. La recette d'origine est très stricte sur la qualité des produits à utiliser: totopos de maïs ou tortilla-chips, fromage Wisconsin fondu et tranches de piments jalapeños (frais ou en escabèche). Toutes les variantes possibles et imaginables existent (avec des oignons, des "refried beans" ("frijoles refritos") de la viande hachée…) mais ne sont pas conformes à l'original inventé dans les années 40 par un cuisinier Ignacio (dit Nacho) Anaya de Piedras Negras au Mexique. Des Américaines lui avaient demandé de leur préparer rapidement un snack et tous ce qu'il avait sous la main étaient les ingrédients précédemment cités. Il a donc décidé de faire fondre le fromage sur les totopos et de servir le tout avec des jalapeños. Les Américaines (probablement Texanes vu que Piedras Negras est une ville frontalière) ont énormément apprécié et lui ont demande le nom de ce plat. Il n'en avait pas et donc a décidé de lui donner son nom: "Nacho's special".
Pour moi c'est typiquement un plat tex-mex: il a été inventé par un Mexicain, à la frontière et pour des Américains. Mais apparemment dans sa ville natale on est très attaché aux nachos et pas question de laisser les "Gringos" s'accaparer de la célébrité de ce snack: il ya maintenant une petite quinzaine d'années a été créé le "Festival Internacional del Nacho" qui a lieu chaque année au mois d'octobre, si ça vous tente!




Alors les nachos tex, mex, ou tex-mex????? De toute façon moi je n'aime pas trop ça ;-)

lundi 17 septembre 2007

...match au sommet.

Ce week-end., il y a eu match au sommet...

Plat national mexicain

en nogada
(chile en nogada)


VS.


plat national français très populaire en France

couscous
(couscous)


Résultat: + 1 kg....Je devrais franchement arrêter ce genre de compétition...

jeudi 13 septembre 2007

..."Niños Heroes".

Juan de la Barrera, Juan Francisco Escutia, Francisco Márquez, Agustín Melgar, Fernando Montes de Oca, Vicente Suárez.
Ces noms ne vous disent probablement rien du tout mais ils sont relativement connus au Mexique. Ce sont ceux des "Niños Heroes".

Je me suis rendue compte, hier en discutant avec les enfants dans la voiture que je ne vous avais jamais parlé des "Niños Heroes"...Alors comme aujourd'hui c'est l'anniversaire de leur mort (très exactement le 160ème anniversaire puisque les faits remontent au 13 septembre 1847) c'est le moment ou jamais de vous donner une petite leçon d'histoire...

Ca s'est passé durant la guerre américano-mexicaine (que les Mexicains appellent Guerre d'Intervention Nord-Américaine) de 1846-1848. Depuis 1836 les Mexicains ont perdu le Texas qui est devenu une république indépendante. En 1845 le congrès américain vote l’annexion du Texas ce qui lui donne l’occasion de jeter un coup d’œil vers le Sud-Ouest et de voir que finalement le Nouveau-Mexique, l'Arizona et la Californie ça ne serait pas mal non plus de les avoir dans l’Union… (Vous imaginez un peu la puissance qu'aurait le Mexique s'il avait su conserver tous ces territoires!). Bref après des accrochages sanglants aux frontières les Etats-Unis déclarent la guerre au Mexique le 13 mai 1846 et le Mexique à son tour déclare la guerre aux Etats-Unis 10 jours (???) plus tard.

Bon comme vous vous en doutez un peu vues les frontières actuelles, c'est plutôt une déroute pour l'armée mexicaine avec retournement de veste, traitrise etc. Si vous vous voulez en savoir plus, l'article sur Wikipédia est très intéressant (bon oui c'est Wikipédia donc on ne peut jamais trop être sûr de ce qui y est écrit mais comme ca recoupe pas mal ce que j'ai pu lire ailleurs…)

Nous sommes donc maintenant en septembre 1847 et l'armée américaine arrive sur Mexico. Puebla, la deuxième ville du pays à l’époque est tombée quelques temps auparavant sans combat car ses habitants étaient hostiles au Général Santa-Anna qui s'était emparé de la présidence de la République.
A l'ouest de Mexico, sur une colline, il y a le Château de Chapultepec (oui il y est encore, j'ai même des photos mais en argentique et une grosse flemme de les scanner...) qui est à l'époque une académie militaire. Les Cadets vont participer à la défense de ce point stratégique. Après une nuit de bataille à l'issue désastreuse pour les Mexicains la retraite (la débandade plutôt) est ordonnée mais un groupe de 6 jeunes gens entre 13 et 20 ans refusent de se rendre et se battent jusqu'à la mort. Le dernier vivant saute de la muraille enveloppé dans le drapeau mexicain plutôt que le laisser aux mains des Yankees...

Même si certaines voix discordantes s'élèvent (on dit qu'ils étaient complètement souls ou drogués) il y a au Mexique un certain culte de ces Niños Heroes. Un monument leur a été élevé à Chapultepec, chaque année dans les écoles on étudie leur histoire, on se souvient de leur bravoure et de leur patriotisme.

mardi 11 septembre 2007

...grands moments (culturels) de solitude.

Mon amie américaine appelle ça des "cultural moments". Ce genre de moments, assez désagréables, pendant lesquels vous vous sentez totalement étranger, pas du tout en phase avec la culture, les mœurs et habitudes locales, pas à votre place. Ces instants pénibles peuvent arriver n'importe où, n'importe quand, avec n'importe qui et à propos de n'importe quoi. En ce qui me concerne c'est plutôt au Mexique, le plus souvent à l'école face à une assemblée de mères d'élèves et presque toujours à propos d'éducation.

Ca s'est passé l'année dernière. Les parents des élèves de "Quinto" avaient été convoqués par la direction de l'école à une réunion hyper importante. La moitié environ des mères étaient présentes ainsi que l'équipe directoriale au grand complet: directrice, coordinatrice d'espagnol, psychologue etc. L'heure semblait grave. On nous a très vite expliqué que nous avions été convoqués parce que des faits alarmants s'étaient produits en "Quinto": lors d'un atelier-écriture les élèves devaient imaginer par groupes de 4 une petite pièce de théâtre sur le thème de la famille. Or trois groupes (ma fille faisait partie d'un des groupes mais ça je ne l'ai su que beaucoup plus tard) avaient écrit des choses totalement "inacceptables": le père était un flic corrompu, la mère une prostitué, le grand-père un ivrogne et les enfants des drogués...Bon là je mélange un peu mais vous voyez le genre. Pas une belle famille avec des belles valeurs, ce qui visiblement était ce que l'on attendait d'eux. Un premier groupe s'était lancé dans cette voie et les autres avaient surenchéri.
On a donc commencé à nous faire une leçon de morale en disant que vraiment ce n'était pas du tout normal que des enfants de 11-12 ans aient ce genre d'idées, que probablement les parents devraient un peu mieux surveiller ce que les enfants voyaient à la télé etc. etc. Et là, comme une andouille je lève la main et, première à prendre la parole, je donne mon opinion qui est que franchement il n'y a pas de quoi en faire un fromage, que personnellement je suis un peu étonnée mais pas franchement choquée, que c'est de la fiction, qu'ils ont passé l'âge des contes de fées (j'ai du le dire en anglais car bien sûr j'étais incapable de me rappeler comment ça se disait en espagnol...) et que probablement il y avait là une bonne part de provocation ... Tout en parlant je m'aperçois que tous les regards sont braqués sur moi et qu'ils ne sont pas du tout sympathiques .J'ai bien senti que j'avais, comme qui dirait, gaffé, j'ai terminé rapidement en essayant de ne pas trop bafouiller et ai attendu la riposte...Qui n'a pas tardée plus de 10 secondes... Une maman a immédiatement dit qu'elle était très choquée, qu'elle ne comprenait même pas qu'on puisse ne pas être choquée ( premier coup d'œil dans ma direction, hum), qu'il y avait sûrement des familles dans lesquelles ça se passait comme ça ( regard qui tue...) et que vraiment les valeurs dans cette école n'étaient plus ce qu'elles étaient avant. Et toutes d'opiner...
Je me suis sentie très mal et très seule, me suis tassée sur mon siège en attendant avec impatience la fin de cette réunion J'en suis sortie très énervée et la première chose que j'ai dite à C. lorsque je l'ai récupérée quelques minutes plus tard c'est que j'avais "bousé" grave en réunion et qu'elle avait intérêt à être une élève modèle (ce qu'elle est presque tout le temps) parce que c'était sûre que tout le monde allait penser que tout ce qui allait mal était forcément de sa faute vue la folle de mère qu'elle avait... Son seul commentaire a été "Aye maman...!"
N'empêche que plusieurs mamans qui avant me saluaient ont par la suite arrêté de le faire. Depuis ça s'est un peu arrangé mais sur le coup je l'ai quand même eu mauvaise.
Jusqu'au jour où, tout à fait dans un autre contexte, j'ai rencontré une maman que je ne connaissais pas et qui m'a dit: "Ah tu es la Française qui avait parlé à la réunion de "Quinto", tu ne peux pas savoir comme je me suis sentie mal pour toi ce jour là, j'ai voulu te soutenir et puis j'ai pas osé."
Ca m'a fait plaisir mais je crois que j'aurais nettement préféré un soutien sur le moment.

Cette expression "bouser" (ou faire une bouse) je l'ai utilisée quand j'ai raconté l'histoire à ma copine Ch. Elle lui a beaucoup plu et l'autre jour elle est venue me mettre au courant de son "bousage" du même genre dans l'école de son fils...Et j'ai remarqué que mes copines allemandes avaient elles aussi tendance à "bouser" en matière d'éducation. Ca m'a un peu rassurée: c'est pas de ma faute, M'dame c'est culturel ;-)

Je m'étais pourtant promis de ne plus intervenir mais je n'ai pas pu me retenir: cette fois-ci c'est en "Segundo" que je suis en disgrâce...pour avoir affirmé que l'orthographe, la grammaire et l'expression écrite étaient beaucoup plus importantes que l'écriture et que je ne voyais pas l'intérêt que mon fils perde autant de temps à mesurer la taille de ses majuscules (qui doivent être en bleu). Là j'étais un peu moins seule de mon opinion mais quand même dans une très très petite minorité. Encore une bouse de Maman!

Hier matin réunion des "Sexto" et les enfants avaient laissé aux parents un petit mot de bienvenue. Celui de C., en français et très gentil se terminait sur ces mots: "et ne fais pas trop la ridicule, merci!"...O solitude!
Ça c'est juste pour qu'il y ait vraiment un moment culturel ;-)

vendredi 7 septembre 2007

...faire la queue, comme tout le monde.

Je n'ai jamais autant fait la queue dans ma vie que depuis que je suis au Mexique: je préfère ne pas trop y penser mais le nombre d'heures perdues à attendre mon tour aux banques, à la sortie de l'école, pour payer le téléphone, pour payer l'électricité etc. doivent, si on les ajoute depuis 4 ans, se compter en centaines.

Maintenant je suis mieux équipée, j'ai réussi à voir une bonne moitié de "Brice de Nice" (si si ça passe le temps....) sur mon i-pod en allant payer les écoles et le loyer des deux derniers mois. Super-Mario sur NintendoDS ce n'est pas mal non plus à condition d'éviter de crier et de jurer comme un charretier quand on perd...

Donc comme tout le monde déteste faire la queue le sport national c'est le coupage de file J'aurais juré que les Français, avec leur mauvais caractère et leur tendances égoistes étaient dans le peloton de tête de cette discipline au niveau mondial... Pff...Les Mexicains nous battent à plat de couture. Tous les prétextes sont bons, tous les trucs utilisés: venir à plusieurs et se relayer, faire comme si on n'avait pas vu qu'il y avait une queue de 20 personnes, aller saluer une vague connaissance qui a la chance d'être plus à l'avant et en profiter pour s’incruster etc. etc.

Ce qui est le plus étonnant c'est que les gens ne râlent pratiquement jamais...Sûrement parce qu’ils ont déjà ou vont ensuite faire le même coup ailleurs...Ou alors parce qu’ils sont sages, pas à 3 minutes près et que finalement ça ne vaut pas la peine de prendre un coup de chaud pour si peu…Probablement un peu des deux.

En général je fais pareil: je m'écrase. Ca me met dans des rages folles mais je ne dis rien. Ou alors je ronchonne mais en français. Ca m'est même déjà arrivé de traiter le resquilleur de "connard" mais c'était parce que ce jour-là j'étais particulièrement énervée.

Mais parfois je me rebelle, comme ce matin dans les vestiaires du club de sport. Il y avait une queue d'au moins 5 femmes pour obtenir une clé pour le casier et des serviettes. Et presque plus de serviettes. Je prends mon tour et sur l'autre coté arrive une pétasse qui me passe devant alors que c'était justement à moi d'obtenir la dernière serviette disponible. Elle prend le carnet à souche où l'on s'inscrit et avait bien l'intention de se faire servir avant moi. Je sortais du TKD, j'étais épuisée, suante, rouge pivoine et n'avais qu'une envie: aller prendre une douche. Je l'ai donc poussée (pas fort hein!), lui ai arraché le stylo des mains et lui ai dit sans même daigner la regarder que j'étais désolée mais que j'étais arrivée avant. Elle a été suffisamment surprise pour que ça lui coupe la chique et je n'ai pas attendu qu'elle reprenne ses esprits...J'ai juste vu du coin de l'œil qu'elle me faisait une grosse grimace (moi aussi je faisais ça mais j'ai arrêté quand j'avais 12 ans ;-) )

Ce qui m'énerve dans la mauvaise éducation c'est qu'au bout d'un moment ca déteint...Grrr....

mardi 4 septembre 2007

...rater le coche, comme d'hab!

Le 31 août c'est Blogday...et chaque année je me dis que je vais enfin y penser et vous mettre ici en liens quelques nouveaux (ou pas) blogs. Et chaque année j'oublie...
Session de rattrapage (et il faudra que je pense à mettre ma bloglist à jour aussi):

* Elle a beau jurer que c'est pas elle, moi je suis sûre du contraire ;-) : "C'est pas moi je l'jure!"
* De beaux souvenirs d'Amérique Latine avec des photos superbes: "Amérique Latine, je me souviens..."
* Un blog multilingue, multiculturel avec un nom qui lui va bien: "Kaléidoscope"
* Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre...: "Vilain Clavier"
* Le blog d'un homme sage ou sensé? Enfin bref, le blog d'un homme du genre Homo Sapiens ;-)
* Une Franco-polonaise (à moins qu'elle ne soit Polaco-française!) à Paris avec un excellent titre de blog: "Le gâteau sous la cerise"
* Moi je n'avais jamais entendu parler des Poconos (oui, j'en vois qui rigolent mais franchement y a pas de quoi!) maintenant je sais même approximativement où ça se trouve, na! : "Quelque part dans les Poconos"

Bonnes lectures!

dimanche 2 septembre 2007

...p'tites graines.

Cet été j'étais tranquillement en train de feuilleter l'un des très nombreux magazines de cuisine de ma mère quand je suis tombée sur un article sur l'amarante, accompagné de recettes. J'ai tout de suite vu qu'il y avait là matière à un billet car ici de l'amarante il y en a dans tous les supermarchés et je me suis donc immédiatement appropriée le magazine ;-)
Sauf que...rentrée au Mexique j'ai dû déchanter: amarante il y a bien mais sous une forme déjà transformée, très différente apparemment de ce que l'on peut trouver en France dans les boutiques bio...

Mais commençons par le commencement...


(image prise )

L'amarante est une lointaine cousine du quinoa. Comme lui ce n'est pas vraiment une céréale mais on l'assimile pourtant à ce groupe d'aliment à cause de ses propriétés nutritionnelles et de ses possibilités d'utilisation. C'est typiquement une plante d'Amérique Latine: elle a été cultivée par les civilisations précolombiennes dès 5000 avant J.C. en particulier sur les plateaux andins et au Mexique. Elle faisait partie de l'alimentation de base des Aztèques (les feuilles se mangent aussi, un peu comme des épinards) avec le maïs et les haricots mais, suite à la colonisation espagnole elle a pratiquement disparue du Mexique. L'article n'en disait pas plus et comme je voulais savoir pourquoi la colonisation espagnole avait entrainé la disparition de l'amarante j'ai fait quelques recherches. En fait ce qui l'a perdue c'est son caractère quasi sacré: les Aztèques tiraient de ses graines une farine qu’ils mélangeaient à du miel pour en faire des offrandes à leurs dieux. Déjà ça ça n'a pas dû trop plaire aux Espagnols, enfin surtout au clergé espagnol. Surtout qu'apparemment il leur arrivait fréquemment de rajouter au mélange amarante/miel du sang de leurs victimes sacrifiées...Ces rituels ont été interdits et l'amarante, malgré ses grandes qualités nutritionnelles a été complètement délaissée, du moins au Mexique.

Au Pérou sa culture a continué à très petite échelle jusqu'à ce qu'on (des Américains) se rende compte de sa richesse protéinique. Les cultures ont donc été relancées.

Le problème c'est que je ne peux pas vous donner de recettes ni vous dire si, une fois cuit ça ressemble à du quinoa parce qu'ici il est impossible de trouver de l'amarante en graines. On trouve partout de l'amarante soufflée que l'on peut ajouter à d'autres céréales, mélanger à un milkshake ou saupoudrer sur une salade de fruits ou un yaourt. On trouve aussi énormément de "barres d'amarante" (dulce de alegria), au chocolat ou non (mes enfants aiment bien) mais je n'ai pas vu d'amarante "à cuire".
Tout ce que je peux vous dire c'est que nature, l'amarante soufflée a une très forte parenté avec le polystyrène...


Dulce de alegria

J'ai bien mis mon fournisseur officiel (oui, oui j'me la joue Reine d'Angleterre si je veux ;-) ) de fruits secs en tous genres sur le coup mais pour le moment il a fait chou blanc. Pour se rattraper il m'a promis pour la semaine prochaine des pistaches décortiquées non salées mais, même si je suis ravie à l'idée de pouvoir peut-être faire une glace à la pistache dans un avenir pas trop lointain, ça ne remplace pas. Surtout que l'amarante aurait été un bon substitut au quinoa que les enfants et moi aimons beaucoup et qui est encore plus rare ici que les dites pistaches...

(Une petite parenthèse pour dire que la boutique de mon fournisseur officiel s'appelle "Desde que Dios amanece cereales son vida"

DSC02164

...J'adore!)

Mais je ne désespère pas: il y a à Aguas des fabricants d'amarante soufflée. Ils doivent bien s'approvisionner quelque part. Il faut juste que je trouve la bonne personne au bon moment au bon endroit. Bref, ca risque de prendre du temps...