Ce sont les taureaux qui vont être contents!
Blague à part, si ça peut faire un peu connaitre Aguascalientes en France, pourquoi pas...
PS: pas terrible l'affiche cette année...Ils auraient pu faire un effort pour la 180ème édition.
Chroniques d'une Française de l'étranger.
Naguère, Aguascalientes était un trou: pas de boutiques chics, peu de centres commerciaux. Il fallait aller jusqu'à León (à 120km) pour trouver un « shopping mall » à l’américaine avec un Sears digne de ce nom ou un magasin Zara. Ce que nous faisions donc 2 ou 3 fois par an, histoire de dépenser un peu ;-)
Depuis novembre dernier nous avons atteint le statut de vraie ville de province: nous avons notre centre commercial de luxe qu'au moins tout l'Etat de Zacatecas nous envie! Avec La*coste, Bos*s et toutes ces marques absolument indispensables sans lesquelles mes camarades bourgeoises ne sauraient survivre...Et l'inévitable Zara!
Seulement le problème c'est que mes camarades bourgeoises et moi nous sommes ruées dans les mêmes magasins en même temps (ou presque). Surtout pendant les soldes... Vous voyez ou je veux en venir n'est-ce pas? Ben oui l'autre jour j'ai croisé une amie qui a immédiatement identifié tous les vêtements que je portais. Quand je vous parlais d'uniformes... C'est quand même déprimant! Et je ne peux même pas me consoler en me disant que je m'achèterai désormais mes fringues en France: avec un euro aussi fort je n'ai plus les moyens de faire dans l’originalité !
Dans un bled du fin fond du Michoacán...
C'est vraiment trop dure la vie d'une préado. Je ne m'en souvenais pas mais franchement je me demande comment j'ai fait (et mes parents...) pour survivre.
Vous ne vous en rendez sûrement plus compte (ou alors pas encore...) mais il faut être cooooooool.
Personne ne sait exactement ce qu'est la "coolitude". C'est une notion mal définie et pour le moins fluctuante. Mais selon C. elle comporte 4 degrés: les "super-cools", les "cools", les normaux (ou "pas-cools") et les "super-pas-cools" (encore appelés ici "rechas" j'imagine de "rechazar": repousser, rejeter...).
- Les "super-cools" c'est bien simple ce sont ceux dont les parents, pour une raison ou pour une autre, les laissent faire absolument tout ce qui leur plait. Ce sont dans leur grande majorité des garçons . En général (mais C. connait au moins une exception) ce sont des cancres.
-Les "cools" ont une certaine aura sans cependant bénéficier des libertés accordées aux "super-cools".
-Les "pas-cools" sont ceux qui voudraient bien mais n'y arrivent pas. Ils sont les plus nombreux. Le troupeau quoi ;-)
-Les "rechas": pas la peine de s'y attarder, leur cas est désespéré...Ils sont mal fringués, sortent peu etc.
Ma fille, après enquêtes auprès de ses copains (et même auprès de ses ennemies qui sont, sur ce sujet, de bien meilleures conseillères) fait partie, à son grand dam, des "pas-cool". Elle évite les "rechas", c'est déjà ça. Mais elle aimerait bien (on la comprend) passer dans les "cools". Elle est lucide elle sait que le groupe des "super-cools" est hors d'atteinte...rien que par le fait que je ne la laisserai jamais chatter jusqu'à 11 heures du soir!
Mais il ne faut pas croire qu'on change de statut comme ça du jour au lendemain sauf cas exceptionnel (T. est ainsi passé, après la mort de sa mère, de "pas-cool" à "super-cool" en moins d'une semaine mais bon, si on peut on va éviter....). Déjà il faut bien choisir ses copains. La meilleure amie de C. étant "pas-cool" aussi (mais d'après C. c'est volontaire, elle refuse d'être cool, ce que ma fille ne comprend pas) ça ne l'aide pas. Heureusement pour C., elle est aussi très copine avec une "super-cool" ce qui, sans doute, lui a évité l'infâme R de "recha"...Curieusement elle pense que son statut de "francesita" n'a pas beaucoup d'influence alors que pour son frère il fait tout. Ah oui parce que le grand malheur de C. est que son frère lui est coooooool, voire même "super-coooool" auprès de ces dames. Mais bon comme elle dit la "coolitude" en segundo ça n'a rien à voir. Et comme en plus la "coolitude" de son frangin ne lui rejaillit pas dessus....
Je sens que vous allez me poser la question, comme je lui ai demandé: "A quoi ça sert d'être cool?"
Si j'ai bien compris, mais je suis sûre que ce n'est pas le cas, à pas grand chose!
A être invitée à des fiestas cools (elle est allée à la plus cool des fiestas de l'année!), à aller au cinéma avec des gens "cools" (d'accord la dernière fois c'était avec des "rechas" mais finalement ça ne change rien à la qualité du film...) et surtout à être au courant de toutes les rumeurs et de tous les ragots.... Rigoureusement inutile donc totalement indispensable, of course.Vous me direz que c'est normal que je ne comprenne rien parce que moi j'étais "super-pas-cool" à son âge (mais je me suis coolisée avec le temps ! )
Pour l'instant sa "non-coolitude" la perturbe un peu mais sans plus. Elle m'a dit qu'elle allait tenter d'améliorer ça Déjà elle a dépensé tout son argent de poche en fringues cools et a réussi à obtenir un téléphone portable pour Noel...Si avec ça elle ne change pas d'échelon d'ici la fin de l’année! ;-)
Et puis il y a toujours la solution extrême: dégotter un boy-friend "super-cool". Mais quelque chose me dit que là, c'est son père qui ne va plus l'être, cool...
Il n'y a pas que les enfants qui ont des uniformes dans les écoles privées au Mexique: les mères aussi!
Ces mères sont en général relativement minces. Normal, elles ne travaillent pas (ou alors ont une boutique de fringues ou de bijoux) et font du sport tous les matins (tennis, golf, aérobic ou équitation) pendant que les "muchachas" s'occupent des tâches matérielles. Elles sont toujours très élégantes avec vêtements de marques, bottes ou sandales à talons hauts et bijoux de prix, super-bien peignées (elles se font un brushing tous les jours), très (parfois trop) maquillées. Elles ont presque toutes des faux-ongles démesurés et ornés de brillants. Et elles ne quittent jamais leurs lunettes de soleil Pra*da, Cha*nel, Dolce et Gabban*a, D*ior etc. (des lunettes géantes avec la marque la plus visible possible). Elles conduisent des petits SUV qui ne sortent jamais des sentiers battus ou des gros vans.
Je tousse. Je n'ai pas de fièvre, pas de rhume mais je tousse. Surtout la nuit et donc ça m'empêche de dormir. Comme ça fait déjà plusieurs nuits que je dors très mal (Dock, lui, a pris ses cliques et ses claques et est sagement parti dans la chambre d'amis...) l'humeur et l'état général commencent à s'en ressentir. Donc hier je suis allée chez le médecin et lui ai expliqué mon problème. Apres m'avoir examinée et constaté qu'effectivement je ne nécessitais pas d'antibiotiques il m'a prescrit des pastilles fortement dosées en codéine. Il m'a bien précisé qu'elles seraient sans doute assez difficiles à trouver et qu'il s'agissait d'une substance contrôlée.
Je suis donc partie à la recherche de ces fameuses pastilles. Chou blanc à la première pharmacie, la plus proche du cabinet médical. Je me dirige donc dans une grande pharmacie faisant partie d'une chaine nationale et là, bingo, ils en ont. On me demande une pièce d'identité et après quelques minutes la vendeuse revient et me dit que le pharmacien ne peut pas me délivrer ces médicaments parce qu'il y a une différence entre le nom sur l'ordonnance et celui sur mon permis de conduire... Je n'avais pas remarqué mais dans mon nom de famille le médecin a remplacé un "e" par un "a". Rien à faire...sinon retourner chez le médecin pour obtenir une autre ordonnance...
Je retourne donc au cabinet médical et explique mon problème à la standardiste. Elle part avec l'ordonnance et mon permis de conduire et reviens quelques minutes plus tard avec une nouvelle ordonnance, cette fois ci avec mon nom complet comme sur le permis et...la même faute! La standardiste s'en aperçoit et m'explique que le médecin étant en consultation elle ne peut décemment pas retourner lui demander une troisième ordonnance. Elle s'empare donc d'un stylo et, à l'aide d'un gros pâté, tente de transformer ce foutu "a" en "e". Le résultat est, à mes yeux, moins que satisfaisant et je lui fais remarquer. Elle me dit que je n'ai qu'à aller à la pharmacie la plus proche où ils sont assez "coulants". Je lui réponds que j'y suis déjà allée et qu'ils n'ont pas ce que je cherche...
Coup de chance, à ce moment là, le médecin sort de son cabinet pour aller chercher je ne sais quoi dans un placard et la réceptionniste en profite pour lui expliquer le problème. Il accepte de me refaire une ordonnance quand il aura terminé avec son patient et me précise que j'ai un nom qui crée des difficultés (c'est sûr qu'il a quand même 5 lettres...).
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J'attends un bon 1/4 d'heure et, enfin munie de mon précieux sésame, retourne à la pharmacie. Où mon ordonnance est épluchée sous toutes les coutures (je suis certaine que le gribouillon de la standardiste ne serait jamais passé), ma pièce d'identité photocopiée, mon ordonnance originale conservée en échange d'une copie quasi illisible sur papier bible. J'ai du encore patienter 10 minutes que le pharmacien aille chercher, j'imagine dans un coffre-fort au 3ème sous-sol, la boite de pastilles. Je m'attendais à une addition astronomique, vous pensez, un produit aussi difficile à obtenir...Le total est de 35 pesos (3$ 20)...c'est-à-dire presque 3 fois moins que l'antitussif en vente libre que le médecin m'avait aussi recommandé!
C'était la première fois que je me lançais dans l'aventure de l'obtention d'un médicament dont l'usage peut être détourné... Je me demande si en France ou aux Etats-Unis c'est aussi contrôlé ou si j'ai juste été victime de la pesante bureaucratie mexicaine.