lundi 1 août 2005

...ripoux!

Lors de notre voyage de retour nous avons été victimes de ripoux. A Monterrey. Nous étions à moins d'un kilomètre de l'hôtel que nous avions réservé quand, alors que Dock ralentissait pour s'arrêter à un feu rouge, un flic (en uniforme et avec une voiture officielle du "Transito municipal") nous a fait signe de nous garer sur le bas-côté. Nous avons donc obtempéré. Nous savions très bien que c'était le début des emmerdements! Le flic, à peine poli, nous a demandé les papiers du véhicule. Et après y avoir jeté un coup d'œil rapide, est reparti avec en disant: "bon le véhicule est saisi". Folle de rage, mais essayant tant bien que mal de me contenir, je suis allée poliment lui demander quel était le problème pendant que Dock contactait sur son portable le responsable des expatriés de sa boite. Le policier m'a alors dit que je savais bien quel était le problème!
La vérité c'est que je m'en doutais bien mais le responsable des expats nous avait assuré que tout était en règle: en effet, nous avions importé, en mai 2002, la voiture du Texas. Et nous avions donc une licence d'importation liée à notre permis de séjour FM3 (me permettant, en toute légalité, de circuler avec des plaques texanes). En clair, tant que le permis de séjour est valable, la licence aussi. Mais la licence avait une date de validité correspondant à la validité originelle du FM3 qui elle avait été prolongée 2 fois. Et on nous avait bien certifié qu'il n'y avait aucune démarche à faire, puisque le FM3 était valide... Mais ce ripou et son collègue ne l'entendaient pas de cette oreille. Ils nous assuraient que la licence d'importation était périmée, et que c'était un motif de saisie du véhicule...et d'une grosse amende. En dollars (700 $) d'ailleurs le montant de l'amende, ce qui nous a mis la puce à l'oreille! Dock ayant réussi à contacter le responsable des expats, nous l'avons mis en communication avec le ripou... Ca a duré un certain temps, le tout sous un soleil de plomb et une température avoisinant les 40ºC, après une journée de route... Le responsable des expats nous a dit qu'il allait contacter les avocats de la boite et que nous devions attendre, sans bouger, son appel! J'ai bien sûr immédiatement fait part au ripou de ce développement qui n'a pas eu trop l'air de lui plaire. Et pendant les 15 minutes d'attente, il a eu le culot de prétendre que le responsable des expats avait dit qu'effectivement nous étions en tort mais que c'était trop compliqué de retourner depuis Aguascalientes jusqu'à la frontière chaque année pour faire valider de nouveau la licence d'importation et que donc aucun des expats n'était en règle!!!!! Et il affirmait qu'il avait vérifié avec ses supérieurs et que nous étions en tort!!!!
Au bout d'un quart d'heure, un des spécialistes juridiques du département de logistique nous a rappelé et a demandé à parler au ripou. Je ne sais pas trop ce qu'il lui a dit, je pense qu'il lui a simplement lu l'article de loi en question (dont, entre parenthèses, j'avais une copie dans la boite à gants, mais à laquelle, dans la panique, je n'ai pas du tout pensé!!!!). Bref, après cette conversation, il est apparu que nous étions finalement en règle concernant l'importation mais que nous avions été arrêtés pour excès de vitesse.... Le juriste était embêté, car le ripou nous avait bien rendu la licence mais pas le permis mexicain de Dock. Pendant que nous étions en train de délibérer avec lui pour savoir s'il fallait mieux payer l'amende (non méritée, je précise, car comme je l'ai dit plus haut, nous étions peut-être à 100 mètres du feu qui était rouge au moment des faits...) ou laisser en "dépôt" le permis de Dock (qui n'en avait pas vraiment besoin, vu que le lendemain nous quittions le Mexique et que le permis texan est parfaitement valable), les ripoux ont jugé qu'ils avaient assez perdu de temps sur cette cause douteuse ( 50 minutes...), nous ont tout rendu et dit de partir.... Ce que nous avons fait, sans demander notre reste!

Nous étions dans un état d'énervement que la famille doit très bien visualiser!
Surtout que ce n'était pas notre première mésaventure du genre! A Mexico, tout au début nous avions payé 3500 pesos (320 $) pour un papier prétendument pas en règle (et qui vérification faite, l'était parfaitement!). Tout ça, nous a t'on expliqué par la suite, parce que nous avions des plaques de l'état d'Aguascalientes... Mais à cette époque, nous étions encore naïfs et peu au fait de ces pratiques douteuses! Nous avions donc payé, comme des idiots. Dock avait alors dit qu'il ne remettrait plus jamais une roue à Mexico, mais en réalité c'est impossible! Donc chaque fois que nous devions passer dans ou près de Mexico, c'était la peur au ventre! Et nous avons revus des flics (les mêmes?), arrêtant une voiture aux plaques d'un autre état, exactement au même endroit...
Une autre fois, toujours à Mexico (plus exactement, pour ceux qui connaissent, à La Lecheria), Dock avait été sifflé alors qu'il était parfaitement dans le flot de la circulation, n'avait commis aucune infraction: il ne s'est pas arrêté. Son premier délit de fuite! Nous étions stressés, et en regardant dans les rétros, nous avons vu que le flic tentait sa chance avec une autre voiture aux plaques "étrangères", qui a commis l'erreur fatale de s'arrêter!

Lorsque nous sommes arrivés le lendemain à la frontière, nous sommes allés faire résilier la licence d'importation....et n'avons eu aucun problème! Tout était parfaitement en règle! Et quand j'ai vu cette affiche, je n'ai pas résisté à la tentation de la prendre en photo, à la sauvette.

douane


Malheureusement ce n'est pas seulement à la douane qu'il y a des efforts à faire. Tout le pays souffre de cette gangrène qu'est la corruption. On peut, non pas excuser, mais à la limite comprendre le flic de base, obligé de payer son arme de service et dans certain cas son uniforme pour gagner un salaire de misère. Il sait que d'autres, bien plus haut placés, le font aussi et ne voit pas pourquoi lui non plus n'aurait pas droit à une petite "mordida", en toute impunité... puisqu' il en reverse certainement une partie à son chef, qui lui même etc., etc.

A mon avis, le Mexique, aussi bons soient ses résultats économiques, aussi stables et démocratiques soient ses gouvernements, restera un pays sous-développé tant qu'il n'aura pas réglé ce problème. A tous les niveaux et de préférence en commençant par le haut de l'échelle...

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Triste histoire

Anonyme a dit…

C'est cauchemarsdesque, la vie d'expatriés!!!

Anonyme a dit…

Mon espagnol se résumant à un "Esta Ramon aqui?" tiré d'un épisode de Starsky & Hutch, quelqu'un de sympa pourrait-il traduire le "Ya no mas mordidas" de l'affiche ?

E. a dit…

La "mordida" en espagnol d'Amérique Latine, c'est l'argent ou les avantages qu'un fonctionnaire obtient en abusant de sa fonction et de ses pouvoirs! Un peu comme le pot-de-vin... "ya no mas mordidas" pourrait donc se "traduire" par "maintenant, plus de pots-de-vins!" ou par "les pots-de-vins, ça suffit!" Mais c'est sûr que ça rend mieux en espagnol!

Anonyme a dit…

Donc si je comprends bien au Mexique on pot-de-vine. Je suppose qu'ayant ete deja une fois oblige de graisse-la-patter, vous avez eu tres peur. Mais je comprends pas bien ce que la pomme a a voir dans l'histoire. Est-ce que parce que on vous prend pour des pommes ou parce que vous etes bonne poire? Mais la je ne m'explique pas le changement de fruit.

E. a dit…

C'est peut-être à cause de la pomme pourrie du panier! Et parce que "mordida" vient de mordre, et c'est bien connu que croquer la pomme ça n'attire que des ennuis!

Anonyme a dit…

Oh, et quand C. et E'. font la "mordida' pour leur anniversaire, vous les payez avec des cadeaux. Je comprends tout maintenant ;)

Anonyme a dit…

quelle histoire! ca me rappelle ce film que j'aime beaucoup Traffic, avec ces flics qui ont tellement de mal a ne pas etre corrompus comme tous les autres... et le haut dignitaire de l'armee qui l'est encore plus que tous les autres! bien triste! heureusement pour moi que le fbi ne m'a pas encore fait ca ici...

Anonyme a dit…

Vraiment effrayant. Au Mexique j'etait toujours avec des amis Mexicains. (je ne parle pas espagnol) Un jour, a la sortie d'un aeroport, etant le seul blanc, devinez qui les douaniers arretent pour fouiller les bagages et trouver un defaut de visa? Sans mon amie Mexicaine, je me serais surement trouve en prison !

E. a dit…

Chris et Miss Lulu: oui c'est vraiment un des cotés particulièrement déplaisants du Mexique...